Vétiver Chrysopogon zizanioides Biologique

Le Vétiver est une plante pérenne au système racinaire le plus dense du règne végétal, est une espèce non-invasive, pouvant pénétrer le sol jusqu’à sept mètres en profondeur et produisant un feuillage très dense. Le Vétiver se révèle être un outil biologique formidable, possédant des facultés exceptionnelles pour la conservation des sols et de l’eau.

Les feuilles

Les racines

Érosion des sols : Le système Vétiver, une solution innovante.

1.Madagascar, le pays le plus érodé du monde.

Etant donné le temps nécessaire pour former un sol, celui-ci devrait pourtant être considéré comme ressource non-renouvelable et à tout prix protégé. Un sol victime de l’érosion ne peut plus remplir son rôle d’éponge, en retenant l’eau de pluie : ainsi l’infiltration de l’eau dans le sol diminue et par conséquent la recharge en eau des nappes phréatiques s’en voit affectée, provoquant un tarissement des sources. Combiné avec le changement climatique, la fréquence et l’intensité des crues et des sécheresses se multiplient. En outre, les sédiments emportés par l’érosion finissent par ensabler les milieux humides et les rizières et rivières, pour finalement terminer dans les Océans et leurs récifs coralliens. Ces problèmes d’érosion du sol ne concernent pas seulement le domaine de l’environnement ou de l’agriculture, mais ont aussi un impact sur les infrastructures tel que les axes routiers.

Une fois de plus, il est constaté une menace sur une ressource essentielle (le sol) qui décroît dangereusement face à une demande (en production agricole) croissante, et qui sera doublée d’ici 30 ans. Face au manque d’alternative à la pratique de la culture-sur-brûlis et aux graves problèmes de perte en sol et d’érosion engendrés sur l’environnement et l’économie locale, il est urgent d’agir par des solutions adaptées, efficaces et durables

2. Le Vétiver, un outil biologique à promouvoir.

Le Vétiver est connu depuis toujours pour le parfum, extrait de ses racines. Mais c’est aussi une plante miraculeuse pour la fixation des sols. Cette graminée possède un système racinaire très dense, pouvant atteindre trois à sept mètres de profondeur, et produisant un feuillage résistant. Ainsi, la haie de Vétiver forme une barrière végétale qui diminue la force érosive des ruissellements, conserve l’humidité du sol, et fixe les sédiments: ainsi, la terre est protégée contre l’érosion.

L’activité microbiologique du sol est ainsi réactivée, permettant au sol de retenir l’eau, et d’en améliorer la fertilité. Le cycle du carbone et le cycle de l’eau sont ainsi améliorés, à travers une restauration de l’écosystème naturel. De plus, le Vétiver résiste au feu, ce qui en fait la solution idéale face aux culture-sur-brûlis. Ses capacités d’absorber les éléments polluants en font une plante par excellence pour la dépollution des eaux usées et sites contaminés.

Enfin, un plant de Vétiver de deux ans fixe 2,5Kg de CO² par an. Le Vétiver est une plante C4, c’est-à-dire à haut rendement  photosynthétique, produisant ainsi une importante biomasse. Cette biomasse est valorisable en artisanat, en chaume, en fourrage pour bétail, en paillage, ou en biomasse-énergie : l’objectif de ce projet étant sa valorisation en charbon.

Le Vétiver est connu depuis toujours pour le parfum, extrait de ses racines. Mais c’est aussi une plante miraculeuse pour la fixation des sols. Cette graminée possède un système racinaire très dense, pouvant atteindre trois à sept mètres de profondeur, et produisant un feuillage résistant. Ainsi, la haie de Vétiver forme une barrière végétale qui diminue la force érosive des ruissellements, conserve l’humidité du sol, et fixe les sédiments: ainsi, la terre est protégée contre l’érosion.

L’activité microbiologique du sol est ainsi réactivée, permettant au sol de retenir l’eau, et d’en améliorer la fertilité. Le cycle du carbone et le cycle de l’eau sont ainsi améliorés, à travers une restauration de l’écosystème naturel. De plus, le Vétiver résiste au feu, ce qui en fait la solution idéale face aux culture-sur-brûlis. Ses capacités d’absorber les éléments polluants en font une plante par excellence pour la dépollution des eaux usées et sites contaminés. Enfin, un plant de Vétiver de deux ans fixe 2,5Kg de CO² par an. Le Vétiver est une plante C4, c’est-à-dire à haut rendement photosynthétique, produisant ainsi une importante biomasse. Cette biomasse est valorisable en artisanat, en chaume, en fourrage pour bétail, en paillage, ou en biomasse-énergie : l’objectif de ce projet étant sa valorisation en charbon.

2.Le charbon de bois, principale source d’énergie consommée.

A Madagascar, les deux-tiers des ménages urbains utilisent le charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson. En comparaison des autres sources d’énergie, le KWh/h de bois est 18 fois moins cher que le KWh/h de gasoil et 30 fois moins cher que celui du gaz domestique en bouteille. Ces chiffres officiels montrent à quel point il serait encore illusoire de changer radicalement les choix des ménages en termes de combustibles. De plus, la situation socioéconomique est telle que les solutions alternatives comme le gaz ou encore le solaire demeurent encore difficiles à adopter par le plus grand nombre.

Or, si le pays continue à satisfaire les besoins en bois-énergie dans les conditions actuelles, il risque fort de perdre sur plusieurs tableaux, notamment en matière de ressources forestières. En effet, le bilan énergie de 2015 avance que la consommation annuelle totale de bois s’élevait à 18,3 millions de m3, répartie entre 56% (ou 10,3 millions de m3 par an) de bois de chauffe utilisé sans transformation et ramassé dans les forêts naturelles, et 44% (8 millions de m3) transformé en charbon de bois, dont 20 à 30% provient des formations forestières naturelles. Ce charbon est donc une cause importante de la déforestation, sachant qu’il resterait à peine10% du couvert forestier originel de la Grande-Ile, représentant pourtant une biodiversité exceptionnelle et endémique. Parallèlement, cette demande s’accroît avec l’augmentation de la population : les statistiques prévoient une croissance démographique atteignant les 40 millions d’habitants d’ici 2050. La problématique se pose : comment assouvir cette demande, sans épuiser le peu de forêts naturelles encore debout ?

Le ministère estime qu’il faut reboiser au minimum 20 000 ha chaque année pour compenser la déforestation causée par la production de charbon de bois. Ce chiffre ne fait que s’accentuer chaque année, sans compter que très peu de surfaces sont reboisées et les taux de réussite souvent minces.

3.Déforestation, Charbon, Erosion : des problématiques liées

La production de charbon de bois, en plus de participer à la destruction des ressources forestières du pays, contribue donc à de nombreux phénomènes désastreux dont la désertification et l’érosion. A titre de rappel, si la moyenne en Afrique est de 40 tonnes de terres perdues par hectare par an à la suite de l’érosion, Madagascar détient le triste

record continental d’afficher une moyenne de 400 t/ha/an. L’estimation de la Banque mondiale révèle une moyenne de 3 000 T/ha de terres cultivables restantes. Le directeur de la Plantation Bemasoandro, Yoann Coppin avance que le pays va tout droit vers la désertification si rien n’est fait de façon efficace et à grande échelle. A son avis, c’est le principal problème de Madagascar. Et il rappelle que le mot « pays » donne le mot « paysan », le mot « humus » donne le mot « humain ». Et lui de continuer : « Le paysan nourrit le peuple. Ce qui signifie que si l’on se concentre sur le paysannat avant tout, le pays ne peut que se développer. La terre est la première richesse d’un pays car elle nourrit le peuple. Mais si le pays perd ses terres, (l’érosion étant bien plus dommageable que les accaparements) où travailleront les paysans ? Ce sera la faim. Comme quoi, il faut à tout prix préserver le sol que nous foulons à chaque instant, et les forêts primaires qui aident à disposer d’un climat régulé. Ces terres sont d’ailleurs des ressources non

renouvelables. C’est à partir de là que l’on peut parler de développement. D’où l’intérêt du vétiver ».

La Thaïlande, l’Ethiopie et l’Inde ont déjà adopté le vétiver. Et le phénomène prend dans ces pays une envergure phénoménale. A Madagascar, il est temps d’agir. C’est pourquoi le directeur de Plantation Bemasoandro entend tirer la sonnette d’alarme et promouvoir la solution à base de vétiver. Il estime que dans 20-30 ans, la consommation de charbon de bois pourrait doubler et ce serait seulement dans 30 à 50 ans que les habitudes de consommation changeraient. Mais en attendant, si la production de ce combustible se réalise dans les conditions actuelles, les forêts vont encore se dégrader. Et ce serait un cycle infernal pour le pays.

4. Du « charbon vert » avec du vétiver !

C’est dans cette vision que la Plantation Bemasoandro propose une solution à travers son projet ambitieux mais réaliste, fruit de quinze années d’expériences du promoteur en développement rural : le Vétiver se révèle être un outil biologique formidable face à ces problématiques, qui plus est duplicable à grande échelle et ce par les bénéficiaires eux-mêmes. L’objectif initial est de planter du vétiver sur « tanety » et sur les bassins versants pour protéger le sol de l’érosion, et créer des Activités Génératrices de Revenus pour les paysans à travers la valorisation de la biomasse produite en source d’énergie écologique et renouvelable. Il vise ainsi l’amélioration des conditions de vie par un meilleur accès à l’énergie, tout en préservant les sols agricoles et en limitant le phénomène de déforestation à travers la production d’un charbon alternatif.  Une énergie renouvelable respectueuse de l’environnement, accessible et non soumise aux fluctuations extérieures des prix. A long terme les agriculteurs pourront eux-mêmes cultiver le vétiver pour protéger leurs sols et revendre la biomasse ainsi produite.

L’île Maurice satisfait une partie de ses besoins en énergie avec la bagasse. De ce constat est né « l’illumination » du directeur de Plantation Bemasoandro de produire du charbon avec les feuilles du vétiver : « Depuis la nuit des temps, les plantes transforment l’énergie solaire en carbone. Cette photosynthèse est magique quand on y pense».

L’entreprise vise pour commencer une production de 1 000 T de « charbon vert » par an, générant ainsi l’aménagement et la protection de plusieurs centaines d’hectares en termes d’impacts directs. Actuellement, le projet est en cours d’identification de financements en vue de réaliser les investissements nécessaires à sa mise en œuvre.

En ce qui concerne l’approche coopérative paysanne, l’entreprise affiche de nombreuses années de coopération avec les paysans : 2 millions de pots de vétiver ont été produits en pépinières villageoises à Fort-Dauphin pour le compte du projet minier QMM, générant 200 000 USD de revenus directs pour les paysans. A Ambatondrazaka (le 1er grenier à riz du pays), l’entreprise a planté 1,5 million de pots de vétiver pour lutter contre l’ensablement des rizières et ce, avec des centaines de paysans. Elle a également travaillé dans le même sens pour la stabilisation des chemins de fer Tananarive-Côte Est (TCE), ainsi que du pipeline de la compagnie minière Ambatovy qui va de Moramanga à Toamasina et de nombreux projets routiers ou bien d’autres infrastructures.

Depuis 2015, l’entreprise travaille sur son projet de développement de biomasse-énergie et sur la recherche patiente de partenaires financiers, dans la vision de vulgariser le Vétiver comme solution viable face à la situation d’urgence.

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